Bertie Bresson, créatrice des bijoux Munera : « La beauté ouvre le cœur à la prière »
En dépit de son jeune âge, Bertie Bresson a déjà vécu plusieurs vies : passionnée de mode, ancienne costumière dans un théâtre berlinois, puis chargée de communication en France. C’est après un retour décisif à la foi qu’elle fonde Munera en 2024, une marque de bijoux faits main qui célèbre la beauté comme chemin vers Dieu. Entretien.
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Pensés pour les femmes de foi, les bijoux Munera allient élégance, artisanat et prière. [Photo : Marie Romano]
Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant la création de Munera ?
Après mes études de mode à Marseille, je suis partie à Berlin pour travailler dans un théâtre de revue, un lieu plein de paillettes et d’énergie. Cela me plaisait beaucoup, j’ai d’ailleurs toujours été fascinée par les tissus, couleurs, et textures — tout ce qui permet d’exprimer la beauté à travers la matière ! Mais la pandémie est arrivée, et le théâtre a dû fermer. Comme j’étais parmi les dernières embauchées, j’ai perdu mon poste.
De retour en France, j’ai décidé de me former à la communication, travaillant en alternance dans une entreprise spécialisée dans le matériel médical. Je m’y plaisais beaucoup, mais l’établissement a dû fermer pour cause de liquidation judiciaire… juste au moment de mes examens ! J’avais l’impression que le monde devenait fou, alors je me suis tournée vers Dieu. L’Eglise est devenue mon pilier dans la tempête.
Comment est née l’idée de Munera ?
C’est vraiment né d’une rencontre entre ma foi et mon besoin de créer. Après m’être fait licencier deux fois, j’ai éprouvé le besoin de me raccrocher à quelque chose d’authentique. Je suis revenue à l’Église, j’ai recommencé à aller à la messe, à prier. Et plus je renouais avec Dieu, plus grandissait en moi ce besoin de créer quelque chose de beau et de porteur de foi. J’ai alors eu cette intuition : créer des objets de prière qui reflètent la joie, la couleur, la lumière. C’est ainsi qu’est née Munera, une marque chrétienne fondée sur l’idée que la beauté et la foi ne sont pas opposées, mais qu’elles se nourrissent l’une de l’autre.
Pourquoi avoir choisi les chapelets comme pièce centrale de votre marque ?
Tout a commencé par un détail très simple : mon tout premier chapelet. Je l’avais acheté à Strasbourg, et honnêtement… il ne me plaisait pas du tout ! Mais on m’avait recommandé de ne pas en choisir un trop cher, au cas où je le perdrais, ce à quoi j’ai obéi. Il était terne, un peu triste, et je ne l’ai finalement jamais utilisé. Alors j’ai eu une illumination : si je ne parvenais pas à trouver un chapelet qui me ressemblait, pourquoi ne pas le créer moi-même ?
Je me suis donc formée, j’ai appris à choisir les pierres, les perles, les couleurs. Je crois profondément que la beauté ouvre le cœur à la prière. Quand un objet est beau, il attire et élève. C’est ce à quoi j’aspire pour mes créations ! Munera a été officiellement lancée le 1er octobre 2024, ce qui veut dire qu’elle fête tout juste sa première année d’existence. C’est fou de voir tout le chemin parcouru depuis !
Comment puisez-vous l’inspiration pour créer vos modèles ?
Je m’inspire beaucoup de l’histoire des saints : chacune de mes créations porte le nom de l’un d’entre eux. Par exemple, l’un de mes modèles phares est le chapelet Notre Dame de Lourdes, de couleur blanche et bleue. Cette alliance évoque la pureté, la paix et la douceur de la Vierge. Et c’est d’ailleurs ainsi, en blanc et bleu, qu’est traditionnellement représentée Notre Dame de Lourdes. Mon modèle Sainte Thérèse de Lisieux est rouge et rose, en référence à sa fameuse pluie de roses et son amour ardent pour le Christ ! J’ai également conçu un chapelet et un dizainier pensés tout particulièrement pour les hommes : le modèle Saint Michel Archange. Pour celui-ci, j’ai choisi des perles noires et bleues, reflets, selon moi, de la force et de la protection de l’archange.
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans cette aventure spirituelle et entrepreneuriale ?
Ce sont les témoignages que je reçois ! Des femmes, des mamans, des personnes seules me confient leurs intentions de prière, leurs doutes, leurs espérances. Parfois, elles me disent que leurs chapelets les accompagnent dans des moments de joie ou de grande épreuve. Et je me dis alors que si mes créations peuvent les aider à prier, même cinq minutes par jour, c’est une immense grâce.